Produire de l'énergie verts avec les déchets
L’agence internationale de l’énergie, (http://www.iea.org/) a publié des chiffres intéressants. Dans le monde, 13 pays produisent plus de 30% de leur électricité grâce à des énergies renouvelables (EnR). Il existe actuellement plusieurs sources d’EnR notamment le traitement des déchets. Mais est-ce une source d’énergie renouvelable d’avenir ?
L’hydroélectricité : une source d’énergie au potentiel de développement limité
Actuellement, la principale source d’EnR utilisée pour la production d’électricité est l’hydroélectricité. Preuve du « succès » rencontré par cette énergie : fin 2020 la production hydraulique a atteint un pic historique de 4370 térawattheure, soit près de 20% de la consommation mondiale d’électricité !
Cependant, tous les pays ne sont pas égaux et seuls certains, bénéficiant d’une géographie favorable, arrivent à atteindre des proportions élevées de cette ressource dans leur mix électrique. En France par exemple, tous les sites naturels adéquats sont déjà exploités ! Aussi bien à l’échelle mondiale que nationale, son potentiel de développement est donc extrêmement limité.
De plus, malgré les atouts évidents de l’hydroélectricité (stockabilité, propreté, économique, faibles émission de gaz à effet de serre, etc.) les gros projets peuvent avoir des conséquences environnementales très lourdes. Les barrages fluviaux nécessaires pour créer les retenues qui permettent de générer de l’électricité à grande échelle perturbent fortement les écosystèmes et peuvent nuire aux populations animales et humaines riveraines. Et c’est sans compter l’empreinte écologique liée à la construction de centrales hydroélectriques, qui est considérable…
Toutes les énergies renouvelables utilisées actuellement ont toutes leurs propres défauts :
- Le bois : les émanations dues à sa combustion peuvent provoquer d’importants troubles respiratoires.
- Les agros carburants: encore trop onéreux, malgré les fréquents progrès scientifiques qui tendent à les rendre de plus en plus compétitifs.
- Les énergies éoliennes, solaires et marines : des énergies onéreuses, non stockables et intermittentes.
Raisons pour lesquelles il est nécessaire de trouver une source d’énergie plus verte. Une des solutions envisagées concerne nos déchets ! Mais leur traitement ou leur valorisation peuvent-ils être envisagés comme une source d’EnR d’avenir ?
Le traitement et la valorisation énergétique de nos déchets
La valorisation énergétique permet de transformer les déchets en électricité et/ou en chaleur.
Elle est la troisième source de production d’électricité alternative après l’hydraulique et l’éolien et la quatrième source de chaleur renouvelable après le bois, les biocarburants et les pompes à chaleur.
La valorisation énergétique permet à la fois de réaliser des économies de combustibles de matières premières et de diminuer de 20% le prix du traitement des déchets urbains.
Il existe actuellement plusieurs processus qui permettent de valoriser des déchets sous formes d’énergie :
- L’incinération des déchets ménagers et industriels ainsi que la biomasse(bois, matière végétale) permet de produire de l’énergie grâce à la chaleur dégagée en brûlant les déchets.
- Le stockage des déchets permet de générer du biogaz : collecté dans les installations de stockage et les stations d’épuration, ce biogaz contient de 40 à 60% de méthane, ce qui lui confère un important potentiel énergétique.
La situation en France
En France, l’ensemble des EnR représente un peu plus de 25% des ressources énergétiques primaire. La production d’électricité ou de chaleur par la valorisation énergétique de nos déchets ne pèse pas bien lourd dans notre mix énergétique.
En France, le traitement des déchets pour la production d’électricité est encore trop marginal. En effet, au regard des moyens actuels de production, le traitement des déchets ne peut aucunement être envisagé comme une alternative réaliste, et ce même si cette pratique bénéficiait d’un développement massif. En Europe, les premiers producteurs d’électricité à partir de la combustion de déchets Sont la suède, la Finlande et la Lettonie. La France est 15eme du classement.
La valorisation énergétique de nos déchets à des fins de production d’eau chaude pour le chauffage urbain est également une solution utilisée, mais là encore marginale car ne pesant que 0.1% dans le mix énergétique français, ce qui est très peu si on compare avec le bois : environ 4%. Au niveau de la production de chaleur à partir de la combustion de déchets, l’Allemagne tient le haut du pavé devant la Suède, le Danemark, la France et les Pays-Bas.